Ces plantes qui veulent prendre le pouvoir

On ne se méfie jamais assez des plantes invasives. Moins médiatisées que les moustiques tigres et autres frelons asiatiques, elles colonisent pourtant méthodiquement le territoire Français. Depuis 2017, les Sables d'Olonne Agglomération organise la résistance et s'attaque à la "racine" du mal !
 
 

Attention : les envahisseurs sont parmi nous

HERBES-PAMPAIls sont les chouchous des fleuristes ! Depuis les années 70, les plumeaux légers et vaporeux des herbes de la pampa fleurissent dans les bouquets composés mais également... en pleine nature, au sein d'écosystèmes fragiles qu'il est capital de préserver. Sur le territoire de l'agglomération le baccharis et ses belles fleurs blanches colonisent également de vastes espaces. Lutter contre ces deux espèces végétales exotiques -ainsi que quelques autres- est une priorité pour l'Agglomération. Décoratives et en apparence inoffensives, ces plantes aux extraordinaires capacités d'adaptation menacent l'existence d'espèces endémiques et peuvent présenter de réels risques pour la santé. L'herbe de la pampa et le baccharis sont connus pour leurs pollens particulièrement allergènes et représentent donc un risque direct pour les 20 % des Français développant des allergies. Sans compter que la sève, inflammable, du baccharis et les accumulations des feuilles sèches et panicules fleuris des herbes de la pampa favorisent les incendies...

 

La lutte est d'autant plus difficile qu'un seul plumeau d'herbe de la pampa produit jusqu'à 100 000 graines que les vents éparpillent sur un rayon de 25 km... Tout aussi résilient, le baccharis peut rejaillir à partir d'un simple débris de racine ou grâce à ses graines vivaces dont la capacité de germination atteint jusqu'à 5 ans. Pour limiter la prolifération de ces espèces envahissantes, l'Agglomération possède deux atouts :
  • des retours d'expérience précieux acquis au fil de nombreuses campagnes d'arrachage,
  • un prestataire spécialisé en génie écologique et gestion des espèces invasives : CIRADE Environnement.

 

Pas de répit pour les plantes invasives

Parce que les marais de l'Aubraie possèdent une véritable richesse écologique et patrimoniale, ce site demande une attention particulière. En 2020, une première opération d'arrachage avait été organisée sur le secteur du marais du Guet. A l'époque, l'entreprises Dupé-Perrocheau était intervenue, sans matériel spécifique, sur une parcelle de 3 000 m2. Un galop d'essai qui avait non seulement permis de faire reculer les herbes de la pampa et les baccharis mais aussi et surtout de perfectionner la lutte contre ces espèces particulièrement vivaces et résilientes.

Forte de cette expérience, l'Agglomération a une nouvelle fois déterré, fin juillet, la hache -ou plutôt les pinces- de guerre contre les espèces végétales envahissantes. Direction les marais de l'Aubraie ! Les opérations d'arrachage ont été confiées à CIRADE et se sont étendues sur 9,2 hectares (1,5 ha sur le marais du Guet + 7,7 ha sur le marais de Montporteau). Un deuxième front vient d'être ouvert par l'Agglo, au sud de la déchèterie des Sables d'Olonne. Entre le 9 et le 10 décembre, 4,2 ha seront/ont été méthodiquement nettoyés.

 

Pour mener à bien ces batailles, CIRADE utilise du matériel spécifique qui permet d'optimiser l'arrachage tout en respectant l'environnement :

  • des pinces pour éviter le retournement du sol,
  • des outils interchangeables pour gérer des sujets de différentes tailles et prélever l’intégralité du système racinaire,
  • des chenilles en caoutchouc pour réduire l’empreinte sur le milieu,
  • une chenillette avec un caisson pour déplacer les sujets arrachés vers la zone de stockage et éviter la dispersion,
  • un broyeur pour traiter les rémanents et empêcher la reprise des racines.

Ces opérations permettront de venir à bout, cette année, de milliers de plants de baccharis et de centaines d'herbes de la pampa pour un budget de 52 000 € TTC, subventionnables (pour la partie marais de l'Aubraie) à hauteur de 10 907 € par le Conseil Départemental de la Vendée.

AVANT-crédit CIRADE

APRES-crédit CIRADE
Avant et après intervention de CIRADE

 

Si l'Agglomération a mené à bien ces dernières batailles, la lutte contre les espèces invasives doit être menée en continu et sur le long terme. Une graine endormie ou une radicelle suffisent à reconstituer les colonies décimées. Preuve en est : en parallèle des interventions mécaniques, les agents communautaires ont contrôlé les sites arrachés, au printemps et à l'automne, pour déraciner les jeunes pousses de baccharis et d'herbes de la Pampa. Un investissement humain indispensable et qui représente 14 demi-journées d'intervention pour 4 agents. Plus que jamais, vigilance, surveillance et arrachage manuel restent les meilleures armes de l'Agglomération qui, d'année en année, voit ses efforts porter leurs fruits... endémiques, bien évidemment !

 

Crédits photos : CIRADE - vecteezy.com (blackpanda777)